Du nouveau du côté des Assurances Comar en adéquation avec les nouveautés qui caractérisent le secteur. Lotfi Ben Haj Kacem, directeur général adjoint de l’entreprise, révèle à La Presse ce que les Assurances Comar offrent de nouveau à leurs clients et dissèque les produits dont ils peuvent tirer profit. Entretien.
La Comar passe d’une innovation à une autre et offre aujourd’hui à sa clientèle une panoplie de services. Quels sont les grands axes de la stratégie de travail sur lesquels repose votre compagnie ?
Comar Assurances n’a cessé d’innover depuis sa création et on se retrouve aujourd’hui avec une gamme assez large de produits à même de répondre aux besoins de l’individu et de l’entreprise et d’offrir certaines garanties qui différencient Comar du reste du marché. Régulièrement, on essaie de développer une stratégie dans le sens de la différenciation. A titre d’exemple, nous avons été les premiers et continuons à être parmi les quelques opérateurs du marché qui offrent systématiquement des produits concernant l’assurance automobile et le risque de catastrophes naturelles, d’où notre présence lors des inondations enregistrées en octobre dernier pour indemniser nos assurés.
Il y a toujours la qualité de prestation et de service d’une manière générale qui différencie Comar. Depuis toujours, on a mis le client au cœur de notre stratégie de développement et aujourd’hui, on a commencé à utiliser les nouvelles technologies pour mieux servir nos assurés avec la mise en place d’un espace clients sur notre site. Un espace appelé à offrir des prestations de qualité et fournir toutes les informations nécessaires à notre clientèle. Par ailleurs, et dans un avenir proche des paiements en ligne seront possibles à travers cet espace.
Partant toujours de cette volonté indéfectible de bien faire les choses, la Comar a lancé à la fin des années 80 et au début des années 90 des prestations uniques au niveau de l’assurance auto, un produit pourtant déficitaire à cette époque, comme les avances sur recours ou les avances sur les réparations et ce par souci d’offrir un service de qualité à nos clients. Ceci fait partie de la politique commerciale de notre société dont le slogan est «La Comar c’est plus sérieux». C’est un service pétri de passion, d’amour et de respect à l’égard du client que nous tendons toujours à offrir en dépit d’un déficit de cette activité.
Des réticences à l’égard de certains produits en dépit des campagnes menées en matière de communication ?
Tout le marché offre aujourd’hui l’assurance multirisque habitation qui couvre notamment le vol, l’incendie, les dégâts des eaux, les bris de glace. Toutefois et nonobstant la communication faite autour de ce genre de produit, le constat est toujours négatif et un nombre bien limité de Tunisiens assurent leurs habitations. Le Tunisien demeure réticent à l’égard de ce type d’assurance, en plus du manque d’information en rapport avec le coût de l’assurance habitation. Il pense à tort que ce coût sera bien élevé, ce qui n’est pas bien sûr le cas.
Le prix ne dépasse pas les 300 dinars par an pour une villa ou un appartement de 500.000 dinars. Et pourtant ce type d’assurance est obligatoire dans les pays européens pour une raison bien plus simple. En effet, les dégâts peuvent aussi toucher les habitations voisines et la responsabilité du propriétaire ou du locataire peut être engagée.
Quels sont les nouveaux produits de la Comar et quels sont leurs avantages ?
On vient de lancer quelques nouveaux produits comme celui de la Comar santé internationale qui permet à nos clients de bénéficier d’une protection santé complète, en Tunisie et à l’étranger. Cette couverture permet aussi un accès aux soins auprès des meilleurs spécialistes et établissements en Tunisie et à l’international.
Pour notre filiale Hayett Assurances, on vient de lancer deux nouveaux produits. Le premier a été lancé avec notre partenaire Amen Bank, il s’agit de « Campus plus » pour financer les études universitaires des enfants alors que le deuxième produit d’épargne se rapporte à une nouvelle formule qui commence à faire son chemin en Tunisie qu’on appelle produit en unité de compte ou produit multisupport qui permet à l’assuré de placer son argent dans un fonds commun de placement au lieu d’aller placer directement des actifs chez les intermédiaires en Bourse ou chez les banques. En passant par le contrat de l’assurance vie, ceci va lui permettre de bénéficier de l’avantage fiscal de cette assurance. La prime qu’il verse est déductible à concurrence de dix mille dinars par an. Ceci lui permet aussi d’allouer le bénéfice du contrat à la personne qu’il désigne, ce qui constitue un avantage très important.
L’autre avantage de ce produit est en rapport avec la rentabilité. A cet effet, il est utile de souligner que les assureurs sont des gestionnaires de portefeuilles de titres et de placements. Gérer l’épargne de nos assurés convenablement incombe à notre compagnie grâce à l’expertise accumulée au fil des ans de nos experts appelés toujours à maximiser et améliorer la profitabilité et le rendement des placements de nos clients avec une bonne maîtrise des risques.
Aussi bien la Comar que les compagnies d’assurance n’ont pas été invitées à prendre part, aux côtés des autres parties sociales et syndicales, aux concertations se rapportant à la réforme du régime de retraite, contrairement à ce qui se passe dans la majorité des pays de la rive nord de la Méditerranée.
La grande réforme qui a touché ces derniers temps le régime de la retraite caractérisée par l’augmentation aussi bien de l’âge de départ à la retraite que de la cotisation pose la problématique du système de la retraite par répartition longtemps considéré comme étant la meilleure solution apportée dans la plupart des pays et qui est susceptible de traduire la solidarité intergénérationnelle et entre les classes sociales. Ce système repose sur le financement direct des pensions de retraite par le biais des cotisations prélevées sur la population active.
Toutefois, ce système a montré ses limites du fait de l’évolution démographique ayant pour conséquence l’augmentation du nombre de retraités rapporté au nombre d’actifs. La réforme a été entamée en vue de préserver l’équilibre financier des caisses de sécurité sociale. La nouvelle réforme, qui a concerné en premier lieu le secteur public et touchera bientôt le secteur privé, va dans le sens de ce qui a été déjà fait dans la plupart des pays mais il est nécessaire de souligner que les nouvelles mesure prises ont une portée limitée dans le temps .Elles permettront de résoudre le déséquilibre financier des caisses sociales pour une durée bien limitée.
C’est comme si elles vont permettre aux caisses de reprendre leur souffle pour un bref moment pour céder la place juste après au même problème du déséquilibre des caisses sous l’effet de l’évolution démographique, l’augmentation de l’espérance de vie et du chômage et le ratio actif cotisant par retraité qui va se dégrader encore plus, d’où la nécessité d’autres réformes à long terme pour préserver l’équilibre des caisses et pérenniser le système de la retraite par répartition.
Parmi les solutions qui ont été développées dans la plupart des pays c’est le système complémentaire par capitalisation qui consiste à créer d’autres formes de retraite complémentaire à la retraite de base. Le financement est assuré par la personne elle-même soit d’une manière individuelle ou avec la contribution de son employeur dans un cadre collectif. Le rôle que doivent jouer les assureurs à ce niveau est très important et leur participation dans les réflexions autour des réformes se rapportant en général à la question de la retraite ne peut être que positive.
Il est anormal que les assureurs soient exclus de ces réflexions. Si on veut une réforme complète et des solutions pérennes, on ne peut se contenter d’une réforme basée sur le système de la retraite par répartition. Une dose de capitalisation est nécessaire en fonction notamment de l’historique des systèmes, de l’évolution du pays et du niveau de vie, il faut juste savoir où placer le curseur pour bien ajuster la dose.
Les assureurs ont joué un rôle important en matière de retraite dans les pays développés. En Tunisie, ils doivent faire partie des groupes de réflexion autour des réformes de la retraite. Aujourd’hui, on demande qu’on soit intégré dans le cercle de ce genre de réflexion et il est aussi temps de soulever un grand problème dû à une mauvaise interprétation par la Caisse de sécurité sociale du décret de mai 2003 qui traite des avantages exclus de l’assiette des cotisations de la sécurité sociale.
L’assurance groupe vie est complètement exonérée des cotisations selon ce texte. Une interprétation faite à tort par la Cnss du paragraphe 18 dudit décret en considérant que l’assurance vie c’est l’assurance prévoyance, ce qui est tout à fait faux. Les assurances vie sont définies par le code des assurances. Aujourd’hui, certains de nos clients ont fait l’objet de redressement par la sécurité sociale. Toujours est-il bon de rappeler que c’est dans l’intérêt du pays, du citoyen et des caisses d’avoir un partenaire qui s’appelle assureur pour trouver une solution globale et pérenne au système de retraite.
Un message pour la fin ?
J’aimerais passer un message fort qui n’est pas en rapport avec le secteur de l’assurance pour faire passer une note positive dans un contexte politique relativement difficile et complexe. Les Tunisiens sont toujours très investis dans les activités culturelles et sportives, ce qui est rassurant et réconfortant pour l’avenir de notre pays, comme l’atteste leur participation aux prix littéraires Comar d’or et au Marathon Comar avec environ 5.000 participants.
Pour la prochaine édition du Marathon, elle aura lieu juste après les élections et plus précisément le 1er décembre. On s’attend à plus de participants, notamment venant de l’étranger, du fait qu’on a été inscrit au calendrier international de l’AIMS. Un grand événement nous attend donc en décembre, qui va profiter au tourisme et confirmer la bonne image dont jouit la Tunisie. Un moyen pour nous de contribuer à exporter cette belle image indépendamment de nos activités dans le domaine de l’assurance.